Les influences d’Arnold Böcklin

Arnold Böcklin, nait le 16 Octobre 1827 à Bâle et meurt le 16  Janvier 1901 en Italie. Il est un graveur, sculpteur et dessinateur suisse, considéré comme un artiste majeur de la fin du XIXème siècle. Il est également considéré comme un des principaux représentants du symbolisme allemand, courant artistique qui rentre en rupture avec la peinture académique et le naturalisme présent à l’époque. Böcklin fut redécouvert dans les années  1910-1920 par les peintres surréaliste Max Ernst ou encore Giorgio de Chirico.

Böcklin commence son apprentissage à Bâle où la peinture lui est enseignée. En 1845 jusqu’en 1847, il quitte la Suisse pour l’Allemagne où il étudie à l’Académie de Düsseldorf aux côtés de Johann Wilhelm Schirmer, peintre paysagiste allemand, puis à Genève auprès d’Alexandre Calame. Böcklin termine sa formation par un voyage en Belgique ainsi que par un séjour à Paris, séjour où il découvre Thomas Couture ainsi que Jean-Baptiste Camille Corot. Cet apprentissage éclectique marquera sa peinture tout au long de sa carrière.

L’apprentissage auprès de Schirmer, marque les premiers paysages de Böcklin où l’on retrouve une influence romantique comme dans l’oeuvre « Chateau en ruine au crépuscule » datant de 1847 où jeux de clair-obscur et paysage énigmatique s’accordent.

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Arnold Böcklin, Château en ruine, huile sur toile, 1847, Berlin, National Galerie © DR / Berlin, National Galerie

Bien que Böcklin puise dans les traditions esthétiques, littéraires et picturales allemandes, il ne va pas se cantonner à une seule source d’inspiration. Böcklin va aller chercher  en dehors de l’Allemagne des inspirations aussi diverses que variées, en commençant par Rubens par exemple. Il reprend les centauromachies du peintre d’où va découler par exemple la « Bataille du Centaure » 1873. Il y a une forte similitude entre les deux peintres dans le traitement de ces figures. Böcklin, toujours en quête de nouvelles inspirations pour ses créations, va aller puiser dans d’autres courants de peinture européenne.

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Arnold Böcklin, Bataille du Centaure, huile sur toile, 1873, Kunstmuseum Basel

Nous retrouvons l’influence de le Lorrain ou encore Poussin dans ses magnifiques paysages  présents dans la série des villas en bord de mer. L’influence du Lorrain se fait sentir dans le traitement du ciel, des jeux de lumière tandis que l’influence de Poussin se reflète plus dans les coloris employés ainsi que le traitement des architectures présentes dans les paysages.

Bien qu’il étudie et travaille surtout dans le Nord de l’Europe, que se soit  Dusseldorf, Anvers, Bruxelles ou Paris, sa véritable source d’inspiration se trouve en Italie. Ce pays sera pour lui une source infinie de création, de productions picturales. Il y découvre l’antiquité, les sculptures renaissantes ainsi que la peinture. La découverte de la renaissance italienne a eu un impact majeur dans la création picturale de l’artiste, comme ça l’aura été pour Gustave Moreau, figure majeure du symbolisme français, contemporain de Böcklin. Notre artiste étudie des oeuvres de grands maîtres renaissants. Ses oeuvres comme  « Autoportrait » 1873  ou « La muse d’Anacréon » 1873 peuvent témoigner de cette héritage.

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Arnold Böcklin, La muse d’Anacréon, huile sur toile, 1873, Aarau, Aargauer, Kunsthaus © DR / Aarau, Aargauer Kunsthaus

Böcklin qui a passé une grande partie de sa vie en Italie, a été très fortement influencé, intéressé par l’art pompéien, art qui se reflète dans le « Portrait d’Angela Böcklin en muse », 1863 où l’on y voit une femme à l’attitude hiératique, drapée d’une toge.

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Arnold Böcklin, Portrait d’Angela Böcklin en muse, huile sur toile, 1863, Kunstmuseum, Basel

A Rome , l’artiste est inspiré par la mythologie. Nous retrouvons dans ses créations des paysages classiques ainsi que des figures mythologiques. En procédant de cette façon, il cherche à exprimer, dévoiler l’âme du paysage. Dans « Pan dans les roseaux » 1859 nous avons un paysage classique feuillagé où vient s’y inscrire la figure mythologique de Pan, dieu des bergers. Böcklin reprend ce même procédé d’association de paysage avec des figures mythologiques pour « Soir de printemps » 1879.

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Arnold Böcklin, Pan dans les roseaux, huile sur toile, 1859, Munich, Neue Pinakothek © DR / Munich, Neue Pinakothek

Notre artiste reprend des figures de mythe connues mais en vient également à créer un répertoire iconographique singulier.

Böcklin toujours en quête d’inspirations nouvelles, développe un grand intérêt pour le centre de recherches sur les animaux marins lors de son séjour à Naples. De cet intérêt, nait né des figures hybrides , sortes de créatures marines qui viennent remplir ses scènes de mer comme dans le tableau « Jeu de  naïades » 1886. Böcklin, ce peintre visionnaire et moderne ne cesse de nous fasciner aujourd’hui par son grand éclectisme.

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Arnold Böcklin, Le jeu des Naïades, huile sur toile, 1886, Bâle, Kunstmuseum © DR / Bâle, Kunstmuseum

 

http://www.musee-orsay.fr/fr/evenements/expositions/au-musee-dorsay/presentation-detaillee/article/arnold-boecklin-1827-1901-un-visionnaire-moderne-4179.html?print=1&  (consulté le 27/02/2016)

http://www.moreeuw.com/histoire-art/arnold-bocklin.htm (consulté le 27/02/2016)

Vic.H

Un commentaire sur « Les influences d’Arnold Böcklin »

  1. Merci pour cet article intéressant et complet au sujet de Böcklin. Cela m’a donné envie d’approfondir le sujet et d’aller voir plusieurs de ses œuvres pour mieux connaitre son art.
    Les illustrations choisies sont très intéressantes et reflètes bien l’éclectisme de l’artiste

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